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lundi 10 août 2015

9 AOÛT

Nous avons fait route vers Page dans l’après-midi d’hier. Page se situe sur le barrage du lac Powell, le 2e plus grand lac de retenue des Etats-Unis alimenté par le Colorado. Il s’étend comme un serpent de terre sur 300 km dans un environnement ultra-minéral. Ses nombreux tentacules presque turquoise s’enfoncent dans les terres ocre comme autant d’épines dardées dans le désert. Le lac Powell totalise plus de 3 000 km de rivage, soit plus que toute la côte ouest du Pays !  Il a fallu 17 ans pour le remplir. Malheureusement son niveau a beaucoup baissé dans cette dernière décennie à cause de la sécheresse, si bien qu’il est question de le vider, d’autant plus qu’il s’ensable sévèrement au niveau du barrage. Celui-ci a fait disparaître les conditions de crues indispensables à l’équilibre des écosystèmes et pose beaucoup de problèmes écologiques.

La ville de Page n’est pas franchement excitante et est très très chère tant elle attire un nombre considérable de plaisanciers pour qui le lac constitue un formidable terrain de jeu. Je la trouve déprimante et très artificielle. Sa grosse centrale électrique à charbon juchée sur une colline environnante y est aussi pour quelque chose. De plus nos repas au resto ont tous été décevants avec un très mauvais service et un rapport qualité prix abominable. Bon, voilà c’est dit.

Allez, nous ne sommes pas ici pour Page mais pour découvrir l’harmonie spectaculaire entre le minéral et l’eau mais aussi pour Antelope Canyon (le Lower one) que nous visitons le matin. Cela fait longtemps que je l'ai sur mon fond d'écran, bien envie de voir à quoi cela ressemble en vrai !

Il s’agit d’une fine entaille dans le rocher à peine visible du haut du plateau au fond de laquelle nous descendons par des échelles. Là on s’engage dans un étroit défilé haut en couleurs, si étroit parfois que l’on est obligé de se plaquer contre la roche pour continuer de progresser. L’attente a été très longue sous le soleil mais la récompense est au bout de notre sueur.


L’après-midi, nous nous posons. Avons juste le temps de faire une rapide ballade au Horseshoe Bend, un spectaculaire méandre  du Colorado en forme de fer à cheval, avant l’orage qui finit par tomber nous privant de notre baignade prévue dans le lac.





























8 AOÛT

Nous nous levons tôt pour profiter du lever du soleil sur Bryce Canyon. Il paraît que c’est la meilleure heure pour les prises de vue. Nous sautons dans nos shorts à 6 heures et prenons la route pour quelques 30 kilomètres. Malheureusement, nous devons rapidement nous rendre à l’évidence en approchant de l’entrée du Parc perché à 2 500 m : la pluie d’hier n’a pas débarrassé le plateau et nous sommes obligés de renoncer car la visibilité est nulle. 

Retour à l’hôtel où nous avons laissé Mathieu dormir, après cependant une petite ballade matinale de mise en appétit pour le petit déjeuner dans Red Canyon un peu plus bas.

Nous repartons vers 9h30, le vent s’est levé et le temps s’est un peu dégagé. Nous espérons pouvoir profiter de Bryce.  Nos vœux sont exaucés, le panorama qui nous attend est époustouflant ! Nous pensons chaque jour que nous ne verrons rien de plus beau que la veille mais là, c’est le clou du clou.


Bryce Canyon n’est pas vraiment un Canyon, mais un immense amphithéâtre calcaire sculpté par le gel et l'eau en milliers de pinacles, de cheminées de fées, de tourelles, de remparts, de colonnes effilées, de piliers colossaux mais néanmoins délicats. C’est un orgue minéral magistral qui déploie toute la gamme des couleurs ocre, du rouge au blanc. La beauté des lieux est saisissante. On peut en faire presque le tour par le sentier aménagé sur sa corniche pour en apprécier toutes les perspectives. 

Sur l’une des photos, on croirait voir le Parthénon, sorte de clin d’œil de la nature aux Dieux qui ont permis qu’une telle merveille s’offre à nos yeux. C’est sans aucun doute l’un des temps forts de notre voyage.