4 AOÛT
La réserve Navajo à l’est du Grand Canyon, est la plus
grande des Etats-Unis avec une superficie de pus de 70 000 km2. Nous la
traverserons durant les 2 prochains jours. Ils sont environ 250 000 à vivre sur
ce territoire et à tenter de préserver leurs traditions. Ils gagnent leur vie
grâce au tourisme essentiellement. Ils ont une certaine autonomie
administrative. Par exemple, l’heure y est décalée d’une heure par rapport à
l’état de l’Arizona. Ou bien il n’est possible de trouver un casino en Arizona
qu’en territoire Navajo. L’instauration de taxes locales leur a permis de se développer et de financer
de nombreuses infrastructures communautaires. Malgré tout, c’est très pauvre,
les habitations en témoignent. Nous traversons également le territoire des
indiens Hopis enclavé dans la réserve Navajo. La société Hopi est matriarcale.
L’homme, lorsqu’il se marie, vient vivre chez sa femme. Les deux communautés
ont des traditions et un mode de vie très différent et peinent à bien
s’entendre. La terre, elle, est très aride. Pourtant les Hopis, cultivateurs à
contrario des Navajos nomades, excellent à y faire pousser du maïs, plante
sacrée pour les indiens.
Nous quittons Holbrook pour gagner le Petrified Forest
National Park géré par les Navajos : le paysage minéral est écrasé de
soleil, il fait déjà 38 °C à 10 heures.
Nous traversons un océan de collines d’argile aux strates multicolores variant du rouge et de l’orangé dû à l’oxyde de fer, au violet, gris bleuté et noir
dû au manganèse. Ces collines de sédiments ont fait ressurgir des troncs d’arbres
figés dans la silice dont ils se sont gorgés lorsqu’ils étaient recouverts
d’eau il y a 250 millions d’année. Le paysage est lunaire et s’étend à perte de
vue. C’est la plus grande forêt pétrifiée au monde, dont il ne reste que des
troncs épars tant elle a été pillée, mais elle est désormais protégée.
Arrivée en fin d’après-midi à Mexican Hat, 3 pelés et 1
tondu Navajo au milieu de nulle part mais un bon point de départ pour notre
étape de demain.